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On sait que le sultanat d’Oman est un pays du Moyen-Orient, au sud de la péninsule d’Arabie. Mais saviez-vous que les hôtels de luxe et les activités s’y multiplient pour attirer les touristes ?

Avant leur séjour parmi nous, beaucoup de touristes assimilent le sultanat d’Oman aux autres pays du Golfe et, plus généralement, aux autres pays musulmans. Ils entretiennent dans leur esprit un lien confus entre notre culture et le terrorisme islamique, dont les médias leur rebattent les oreilles. Notre objectif, à nous les Omanais, c’est qu’au moment de nous quitter, les touristes cessent définitivement de faire l’amalgame. Vous ne trouverez aucune autre contrée du monde arabe où les gens sont aussi généreux, accueillants et gentils qu’ici. Oman est spécial, croyez-moi…” Mohammed Al-Maskari tire longuement sur sa chicha aromatisée à la pêche. Le jeune responsable de la communication et du marketing d’un complexe hôtelier de luxe expire ensuite un volumineux nuage de fumée, qui finit par se dissiper dans l’air encore chaud du début de la nuit.

C’est notre dernière soirée sous les étoiles omanaises. En quelques jours, nous avons trouvé de nombreuses raisons d’accorder du crédit aux paroles de Mohammed: oui, le sud de la péninsule d’Arabie abrite une population paisible et des paysages de toute beauté ! Flashback.

Des dattes, confites de milles manières

Nous commençons par déambuler en toute quiétude dans le souk de Nizwa. Première occasion de partager un café amer et des dattes, confites de milles manières. On en fait même une pâte sucrée qui se déguste à la cuillère. Ensuite, direction le fort de la ville. D’un magasin d’épices filtre le son d’une retransmission en anglais du match de Manchester City. Le commentateur souligne une bonne action de notre Kevin De Bruyne national. Nous nous sentirions presque à la maison, sauf qu’ici il fait plus de 25 degrés en hiver.

En soi, la visite du fort de Nizwa n’est pas inintéressante. Seulement, sa restauration minutieuse et l’accumulation de nombreuses couches de plâtre le privent d’un cachet authentique. Nous nous attardons alors sur les hauteurs de ses remparts datant du XVIIe siècle. La vue panoramique vaut le détour.

Sur la route du village Misfat al Jabreen, nous nous arrêtons pour reprendre des forces. Surprise ! Dans une petite gargote qui ne paie pas de mine, le menu composé d’une soupe piquante, d’un poulet accompagné de son riz parfumé et d’une boisson comble avec délices nos appétits. Le tout pour l’équivalent de huit euros.

C’est dans les monts Hajar que se cache Misfat, village hors du temps. Les maisons en argile sont construites à flanc de falaises rocheuses. Elles se prolongent de plateaux en terrasses où poussent entre autres des dattes, des grenades, des papayes et des bananes. On s’y balade, au frais, presque seul au monde, tant les habitants sont discrets.

Balade dans les montagnes

Après une nuit dans les montagnes, effaçant la fatigue due au décalage horaire de trois heures, nous partons en balade sur un sentier surplombant le grand canyon d’Oman, Jabal Shams. Au bout d’une petite heure de marche pointe un village abandonné, suspendu sous une cascade alors asséchée. Lors de la dernière crue, ses habitants ont été relogés vers des lieux plus sûrs et plus accessibles. Le Sultan, manifestement soucieux du bien-être de sa population, y a veillé.

Le lendemain, dans le souk de Mascat, nous remarquons que la figure de Qabus ibn Saïd est partout, sur les billets, sur des affichettes dans les échoppes et sur des drapeaux dans les ruelles. Le soir même, nous rencontrons Mohammed à l’hotel Al Husn. “Le Sultan gouverne dans l’intérêt du pays“, explique-t-il. “A vos yeux, il est difficile de comprendre qu’on soit satisfait si l’on ne vit pas dans une démocratie, mais il faut être conscient qu’ici, la gouvernance du pays répond à notre conception de la religion et de la tradition, tout en s’adaptant aux changements et aux défis futurs, avec de nouvelles maisons, des nouveaux bâtiments publics, des investissements massifs dans l’éducation et la culture. Enfin, aujourd’hui, le tourisme est notre principale préoccupation“. Sans doute pour que l’économie d’Oman ne soit plus aussi dépendante de l’extraction de ses ressources de pétrole.

Une histoire encore à écrire

Juste avant de prendre l’avion de retour vers nos froides contrées, nous découvrons encore le musée national flambant neuf à Muscat. Des classes d’adolescents se succèdent dans les douze galeries permanentes. Les écoliers sont vêtus d’une tunique blanche traditionnelle, les écolières, voilées et souriantes. Le musée retrace toute l’histoire et les traditions du pays avec plus de 7 000 objets qui sont exposés sur 4 000 m2 de superficie. Nous assistons à la projection d’un film didactique, qui explique que l’histoire d’Oman continue à s’écrire chaque jour. Une histoire difficile à comprendre pour nous, Occidentaux, mais passionnante…

Vision pacifique de l’Islam

La religion du sultanat est l’ibadisme, un courant minoritaire de l’Islam venu de Mésopotamie qui prône, selon les préceptes de la “vraie croyance“, la tolérance envers les autres religions et le respect de la nature et des animaux. A l’occasion de la visite de la grande mosquée de Muscat, inaugurée en 2001, un professeur d’université local insiste : “L’Islam est une religion de tolérance, et nous l’avons toujours pratiquée ainsi, dans le respect de l’autre, qu’il soit croyant ou non. Le Sultan, lui-même, prolonge cette tradition, promouvant la paix sur la scène internationale et usant des relations diplomatiques pour tenter de résoudre les différents conflits que connaît la région.” Le pays reste quand même assez conservateur et traditionnel. Evitez de vous balader en short (filles comme garçons) dans les lieux publics et couvrez vos épaules.

Muscat Oman